– D’où vient votre projet ?

Le projet est né d’un besoin de prendre l’air. Christine Milleron, après dix années à la co-direction artistique d’un théâtre parisien, a ressenti l’urgence de réinterroger la place de la culture et de l’art dans la Cité : échec de la démocratisation culturelle, baisse des financements, prédominance du divertissement, surreprésentation des hommes aux postes de direction et dans les programmations, villes-monde, urgences sociales, crise de la démocratie, quête de transversalité, innovations technologiques. Il est urgent d’adapter nos politiques culturelles et nos pratiques aux nouveaux enjeux de nos sociétés et remettre les habitants au cœur de toutes les préoccupations. Petit à petit, un « e » s’est invité dans l’interrogation et le questionnement. Le besoin de prendre l’air à fait place au besoin de prendre l’aire. L’espace public est souvent présenté comme un espace de partage, de débat démocratique, mais s’y sent-on vraiment chez soi ? On a bien souvent l’impression (et la preuve) que la rue ne ménage quasi-aucune surface de liberté et d’expression. Partout, de nombreux acteurs innovent et portent une réflexion commune en ce sens. Esopa aspire à participer à cette dynamique en favorisant la « capacitation », le débat démocratique et le lien social dans la Cité, par la rencontre, l’art, le rêve, le jeu et la surprise.

 

– Pourquoi la CAE CLARA et CLARAbis a été votre réponse entrepreneuriale ?

J’avais envie d’entreprendre de façon ambitieuse mais en toute sécurité… J’ai rapidement écarté l’idée de monter une entreprise, une association ou de développer un statut d’auto-entrepreneur. Il m’importe de défendre le régime général et les CDI… c’est un enjeu aujourd’hui en France me semble-t-il ! De plus, le collectif est un peu dans mon ADN … La forme coopérative s’est naturellement imposée à moi quand j’ai réfléchi à appareil juridique qui pourrait structurer mes projets. J’ai envie et besoin de pouvoir échanger, partager et grandir avec d’autres. J’ai été à des réunions d’information auprès de différentes CAE. J’ai été sensible, lors de celle organisée par la CAE CLARA, au fait que la présentation inscrivait le projet d’entreprise dans l’histoire, si riche des coopératives en France. On n’invente rien. On prolonge un chemin emprunter par d’autre et on le nourrit ! J’y ai vu un état d’esprit propice …

 

– Comment voyez-vous l’avenir ?

Je suis une optimiste de nature ! Je me projette volontiers, dans 3 ans, sur un développement de mon équipe. J’espère pouvoir embaucher une première collaboratrice d’ici 18 mois et une seconde l’année suivante… Je m’autorise à rêver que je vais arriver à prolonger ma dynamique actuelle, à la consolider et à concentrer mes activités sur des projets expérimentaux d’urbanisme culturel. Si TVB, je parviendrai aussi à financer du temps pour de la Recherche et développement et des programmes de recherche-action. Ça, c’est un vrai beau défi !

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